Author(s): Harry Morgan
Journal: Comicalités : Études de Culture Graphique
ISSN 2117-4911
Date: 2011;
Original page
Keywords: critique | classique | canon | exégète | lecture | valeur | autorité | Centre d’Etudes des Littératures d’Expression Graphique (CELEG) | Le Monde | Société civile d'étude et de recherche des littératures dessinées (SOCERLID) | Dupuis
ABSTRACT
La conception canonique, telle que formulée par Harold Bloom repose sur la sélection et la hiérarchisation, par des communautés de lecteurs opérant par consensus, d’œuvres possédant des vertus canoniques. Cet article examine l’échec de la formation d’un canon dans le cas des littératures dessinées. Au-delà des facteurs de contingence — stratégies argumentatives des premiers exégètes de la bande dessinée, stratégies éditoriales des éditeurs spécialisés — l’explication réside en partie dans l’étroit assujettissement des littératures dessinées à leur forme éditoriale ainsi que dans la prégnance des images découvertes dans l’enfance — l’un et l’autre empêchant le recul critique et l’établissement d’une liste commune — et, finalement dans l’impossibilité de repérer la singularité de l’œuvre canonique (étrangeté canonique).The criteria of canonicity, as formulated by Harold Bloom, rest upon the concepts of selection and hierarchy, by community of readers, operating by consensus, thus singling out works endowed with canonical virtues. In this paper, we shall try to determine why, in the case of graphic literature, canon-building was a complete failure. Beyond contingent factors such as the rhetorical arguments of the first scholars of French comics, or the marketing strategies of publishing firms specialising in comics, the answer lies in the inseparability of a comic narrative and the periodical in which it is first published, the salience of pictures first discovered in childhood (which prohibits critical scrutiny and selection), and finally the inability to detect canonical strangeness, the main feature of a canonical work.
Journal: Comicalités : Études de Culture Graphique
ISSN 2117-4911
Date: 2011;
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Keywords: critique | classique | canon | exégète | lecture | valeur | autorité | Centre d’Etudes des Littératures d’Expression Graphique (CELEG) | Le Monde | Société civile d'étude et de recherche des littératures dessinées (SOCERLID) | Dupuis
ABSTRACT
La conception canonique, telle que formulée par Harold Bloom repose sur la sélection et la hiérarchisation, par des communautés de lecteurs opérant par consensus, d’œuvres possédant des vertus canoniques. Cet article examine l’échec de la formation d’un canon dans le cas des littératures dessinées. Au-delà des facteurs de contingence — stratégies argumentatives des premiers exégètes de la bande dessinée, stratégies éditoriales des éditeurs spécialisés — l’explication réside en partie dans l’étroit assujettissement des littératures dessinées à leur forme éditoriale ainsi que dans la prégnance des images découvertes dans l’enfance — l’un et l’autre empêchant le recul critique et l’établissement d’une liste commune — et, finalement dans l’impossibilité de repérer la singularité de l’œuvre canonique (étrangeté canonique).The criteria of canonicity, as formulated by Harold Bloom, rest upon the concepts of selection and hierarchy, by community of readers, operating by consensus, thus singling out works endowed with canonical virtues. In this paper, we shall try to determine why, in the case of graphic literature, canon-building was a complete failure. Beyond contingent factors such as the rhetorical arguments of the first scholars of French comics, or the marketing strategies of publishing firms specialising in comics, the answer lies in the inseparability of a comic narrative and the periodical in which it is first published, the salience of pictures first discovered in childhood (which prohibits critical scrutiny and selection), and finally the inability to detect canonical strangeness, the main feature of a canonical work.